29/03/2011

WILLART DE GRÉCOURT
la guêpe et l'andouille
FABLE

Grécourt était issu d'une famille d'origine écossaise, noble mais sans fortune. Grécourt lui-même, comme cadet, fut destiné à l'Église. Il fit ses études à Paris sous la direction d'un oncle ecclésiastique dont le crédit lui obtint un titre de chanoine de Saint-Martin de Tours en 1697, alors qu'il n'était âgé que de quatorze ans.

Une fois ordonné prêtre, Grécourt eut un grand succès par ses talents de prédicateur, mais on dut mettre un terme à ses prêches après le scandale provoqué par un sermon dans lequel il avait glissé force allusions graveleuses à plusieurs dames de la ville. Son tempérament le portait au demeurant davantage vers la poésie et les plaisirs. Des positions brillantes lui furent offertes, qu'il refusa toujours, déclinant par exemple les offres de John Law, qui voulait se l'attacher et à qui il répliqua par un apologue en vers, Le Solitaire et la fortune.

Tout en restant chanoine, il renonça à la vie ecclésiastique et passa beaucoup de temps à Paris, où il se lia avec le maréchal d'Estrées et d'autres jeunes libertins. Il finit par s'établir complètement dans la capitale où il fut l'habitué des compagnies les plus libres et les plus galantes. Épicurien, amateur de jolies femmes et de bonne chère, il composa beaucoup de contes licencieux et de poésies, souvent libertines, parmi lesquelles on compte un long poème contre les Jésuites (Philotanus), des pièces burlesques, des épîtres, des fables, des contes, des épigrammes, des madrigaux. Il s'abstenait de les faire imprimer mais les faisait circuler sous le manteau, en donnant des extraits dans des cercles choisis, car il lisait, paraît-il, de manière incomparable. Il est l'un des principaux auteurs du Recueil de poésies choisies rassemblées par un cosmopolite, imprimé en 1735 à seulement 62 exemplaires pour le duc d'Aiguillon

 



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire